Les écrans et les réseaux sociaux ont profondément transformé notre manière de communiquer, de nous informer et de nous divertir. Bien qu’ils apportent de nombreux bénéfices, leur usage excessif peut engendrer des répercussions majeures, aussi bien chez les enfants que chez les adultes. Je rencontre souvent des parents inquiets face à la surconsommation d’écrans de leurs enfants. Mais cette problématique dépasse largement le cadre de l’enfance : les adultes, eux aussi, sont de plus en plus captifs de leurs smartphones.
Dans cet article, nous allons tenter de comprendre et maîtriser l’impact sur notre vie des réseaux sociaux, des écrans et des smartphones. Nous examinerons les conséquences de cette surconsommation numérique sur notre santé mentale, nos relations et notre bien-être global. Nous verrons également comment mettre en place des solutions concrètes pour rétablir une utilisation plus sereine et équilibrée des écrans.
Un phénomène intergénérationnel : tout le monde est concerné
Lorsque l’on parle de surconsommation d’écrans, les adolescents sont souvent au centre des préoccupations. En tant que parents, il est naturel de s’inquiéter de voir son enfant passer des heures à scroller sur TikTok, à jouer en ligne ou à regarder des vidéos. Ces comportements, exacerbés par la pression sociale et la recherche de validation, peuvent donner l’impression que les jeunes sont les seuls touchés. Pourtant, le phénomène va bien au-delà de la sphère des adolescents : les adultes eux-mêmes sont loin d’être épargnés.
En consultation, il est courant de voir des parents préoccupés par le temps d’écran de leurs enfants… tout en reconnaissant leurs propres difficultés à décrocher de leur smartphone. Les notifications constantes, les réseaux sociaux conçus pour capter notre attention, les séries addictives accessibles en quelques clics : ces éléments contribuent à un usage excessif chez toutes les générations. Chez les adultes, cette consommation peut sembler légitime, notamment lorsqu’elle est liée au travail ou à des activités « utiles », mais elle n’en reste pas moins problématique lorsqu’elle empiète sur le sommeil, les moments en famille ou les activités non numériques.
Des habitudes numériques qui se ressemblent, quel que soit l’âge
Les adolescents : captifs du social et du divertissement
Pour les jeunes, les écrans sont à la fois une fenêtre sur le monde et un espace de construction identitaire. Les réseaux sociaux leur permettent de se connecter avec leurs amis, mais aussi de se comparer constamment à des modèles idéalisés. L’utilisation excessive des écrans devient alors un moyen de fuir les défis de la vie réelle, mais aussi une source d’anxiété et d’insécurité.
Les adultes : une dépendance plus insidieuse
Chez les adultes, l’utilisation des écrans est souvent justifiée par des impératifs professionnels ou par la gestion de tâches du quotidien. Cependant, la frontière entre usage utile et distraction devient floue. Un adulte peut commencer par vérifier ses e-mails professionnels pour finalement passer une heure sur Instagram ou à lire des articles qui n’étaient pas prioritaires. Les habitudes comme le doomscrolling (parcourir des flux de nouvelles anxiogènes) ou le binge-watching (enchaîner des épisodes de séries) montrent que les adultes ne sont pas épargnés par les mécanismes de dépendance numérique.
Un effet miroir entre générations
Les enfants apprennent beaucoup en observant leurs parents. Un adulte absorbé par son smartphone envoie, souvent inconsciemment, le message que cet écran mérite plus d’attention que les interactions humaines. À l’inverse, un adolescent plongé dans son téléphone peut agacer ses parents, qui ne voient pas que leurs propres comportements peuvent être similaires.
Les écrans et réseaux sociaux : un phénomène universel et souvent sous-estimé
Pourquoi les écrans captent-ils autant notre attention ?
Les applications, réseaux sociaux et jeux en ligne sont conçus pour captiver. Le scrolling infini, les algorithmes de recommandation, et les notifications exploitent des mécanismes psychologiques comme la récompense instantanée. Chaque « like » ou « commentaire » déclenche un pic de dopamine, ce qui nous incite à revenir encore et encore.
Des différences selon les âges, mais un même défi : la surconsommation
Chez les enfants et adolescents :
Les jeunes grandissent dans un monde où la technologie est omniprésente. Les réseaux sociaux deviennent souvent un outil de socialisation, mais aussi une source de pression. La peur d’être exclu ou de ne pas être « à la hauteur » des normes véhiculées en ligne les pousse à passer de plus en plus de temps sur leurs écrans.
Chez les adultes :
Les smartphones sont devenus indispensables dans la vie professionnelle et personnelle. Si les adultes n’ont pas grandi avec ces technologies, beaucoup sont aujourd’hui tout autant dépendants. Ils consultent compulsivement leurs téléphones, que ce soit pour vérifier leurs e-mails, parcourir les réseaux sociaux ou jouer à des jeux.
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Les conséquences d’une utilisation excessive : ce que disent les études
Les impacts sur la santé mentale
Chez les jeunes :
Une étude a montré que plus de 3 heures d’utilisation des réseaux sociaux par jour augmentent le risque de troubles anxieux ou dépressifs.
Les adolescents, particulièrement sensibles aux comparaisons sociales, peuvent développer une faible estime d’eux-mêmes lorsqu’ils se mesurent à des contenus idéalisés ou irréalistes
Chez les adultes :
Le stress numérique, lié à la surcharge d’informations, est en augmentation.
Le syndrome de « Fear of Missing Out » (FOMO) peut également générer de l’anxiété, car les adultes craignent de manquer des événements ou des opportunités visibles sur les réseaux sociaux.
Les troubles du sommeil
La lumière bleue des écrans perturbe la production de mélatonine, retardant l’endormissement. Le « doomscrolling » (fait de faire défiler compulsivement des informations négatives) avant de dormir est également une cause fréquente d’insomnie.
La dégradation des relations sociales
Les moments en famille ou entre amis sont souvent interrompus par les notifications et l’usage du téléphone.
Les enfants, observant leurs parents absorbés par leur écran, peuvent ressentir un manque d’attention ou imiter ce comportement.
Les problèmes physiques
Une posture prolongée devant un écran peut entraîner des douleurs cervicales, des troubles musculo-squelettiques et des maux de tête. Chez les plus jeunes, une sédentarité excessive peut nuire au développement moteur.
Comment retrouver un équilibre sain avec les écrans ?
Pour les enfants et adolescents : accompagner sans diaboliser
Fixer des règles claires :
Limiter le temps d’écran en fonction de l’âge. Par exemple, pas plus d’une heure par jour pour les moins de 6 ans.
Établir des zones ou des moments sans écran (repas, chambre à coucher).
Favoriser des alternatives enrichissantes :
Encourager des activités physiques, créatives ou sociales : sports, dessin, jeux de société, jardinage, etc.
Proposer des sorties en plein air pour déconnecter.
Dialoguer pour sensibiliser :
Parler des dangers de la comparaison sur les réseaux sociaux.
Montrer des contenus qui encouragent une utilisation positive, comme les plateformes éducatives ou artistiques.
Être un modèle :
Les enfants imitent souvent leurs parents. Réduire soi-même son usage des écrans en leur présence est essentiel.
Pour les adultes : des astuces pour se reconnecter à l’essentiel
Désactiver les notifications inutiles :
Moins de distractions signifie moins de tentation.
Adopter des routines de déconnexion :
Prendre une pause numérique une heure avant de dormir.
Réserver une journée par semaine sans écran pour se recentrer.
Créer des zones sans technologie :
Par exemple, interdire les téléphones dans la chambre ou durant les repas.
Remplacer les habitudes numériques par des pratiques apaisantes :
Méditation, lecture, ou toute activité favorisant le calme mental.
Essayer de pratiquer le « slow tech » : utiliser la technologie de manière intentionnelle et non compulsive.
Que faire en cas de dépendance sévère ?
Il arrive que la surconsommation d’écrans devienne difficile à contrôler. Voici quelques signes qui peuvent alerter :
- L’utilisation des écrans empiète sur les activités essentielles (sommeil, études, travail).
- La personne se montre irritable ou anxieuse lorsqu’elle est éloignée de son téléphone.
- Une diminution notable des interactions sociales hors ligne.
Dans ces cas, une thérapie peut aider à comprendre les raisons sous-jacentes de cette dépendance et à développer des stratégies pour retrouver un équilibre.
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Maîtriser, plutôt que subir, notre rapport aux écrans
Les écrans et réseaux sociaux sont des outils puissants qui, lorsqu’ils sont utilisés de manière équilibrée, peuvent enrichir nos vies. Cependant, leur surconsommation peut avoir des impacts profonds sur notre santé, nos relations et notre bien-être global. En adoptant des pratiques conscientes et en dialoguant autour de leur utilisation, il est possible de retrouver un rapport serein à ces technologies.
Si cet article vous a interpellé ou si vous souhaitez approfondir le sujet, je suis disponible pour échanger et vous accompagner. Ensemble, trouvons des solutions adaptées à votre situation.